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Nous sommes en l’an 1865. Malgré le fait que le chapelier fou ait tué le temps, ce dernier continue de s’égrener dans le Pays des Merveilles, en parallèle à celui du monde dit d’en haut par les habitants du monde merveilleux, connu pour la petite Alice qui en vient. Oui, Alice, souvenez-vous, la jeune Alice Kingsley de l’histoire ‘inventée’ par Lewis Caroll ! Tous avaient pensé, lorsqu’il le fit publier, que ce n’était qu’un conte incompréhensible généré par l’imagination débordante et la folie à peine masquée de son auteur. Or, tout n’était en fait que réalité – oui, vous entendez bien, réalité. Il n’y eut, hélas, qu’un seul point qui divergea entre le récit de Caroll et la véritable aventure d’Alice, ce fut la fin. Ami des contes de fées et des histoires heureuses, l’écrivain, ayant quitté Alice avant de connaître la fin tragique de ses pérégrinations dans le Pays des Merveilles, conclut en affirmant que la jeune enfant put regagner le monde ‘normal’ saine et sauve ; il ignorait, m’est avis, que la pauvre Alice ne connut pas de ‘happy ending’ mais plutôt une fin lente et douloureuse. Après avoir crié au roi et à la reine de cœur qu’eux et leurs sujets n’étaient en réalité qu’un simple et vulgaire château de cartes, elle se serait prétendument réveillée ? Que nenni ! La pauvre enfant, en réalité, fut jetée aux cachots, puis, sur ordre de la reine, rendue hystérique par l’insulte, fut condamnée à la décapitation.
Néanmoins, la bonne étoile de la jeune fille ne l’entendait pas de cette oreille, et il advint que l’on trouva l’enfant endormie dans sa cellule, le matin de l’exécution. Si certains crièrent à l’imposture et au complot pour détourner l’attention, d’autres, qui avaient apprécié Alice dès le premier regard, clamèrent tout de suite qu’on l’avait empoisonnée. D’autres, enfin, avancèrent une toute autre théorie, si illogique et improbable qu’on leur rit au nez lorsqu’ils l’exposèrent : selon eux, l’enfant, depuis son arrivée dans le Pays des Merveilles, rêvait, et ils n’étaient que des pions dans son rêve, des personnages créés par son imagination délirante, et l’enfant, pour une raison qu’ils ne connaissaient pas encore, était passée de protagoniste de son rêve à entité qui le régissait sans qu’ils ne le sachent. Devant tant de fadaises, le jeu de cartes – les nobles – et les autres habitants de Wonderland éclatèrent de rire. Que le Pays des Merveilles soit un paradis tordu, soit, mais le rêve d’une enfant à l’imagination trop fertile, c’était inconcevable !
An 2010. Tant de choses se sont passées en cent trente-cinq ans ! Le soudain sommeil d’Alice a tant intrigué les hautes sphères du pays qu’un couple royal, personne ne sait vraiment lequel, a décidé d’en sortir la jeune fille pour la questionner sur les raisons de ce coma et même en apprendre davantage sur la vie ‘en haut’. Hélas, ô, hélas ! Bien mal leur en prit : voyant qu’elle ne réagissait nullement aux claques, aux seaux d’eau et à toutes les méthodes physiques qu’ils tentèrent d’employer, ces hauts nobles décidèrent de lancer médecins et magiciens dans l’affaire, essayant par tous les moyens de la réveiller. Et nul n’y parvint, malgré l’argent dépensé. Tout le pays se mit à chercher, à payer le service des plus grands médecins, savants et hypnotiseurs, mais rien n’y fit ; les caisses de l’état continuaient de se vider au profit de tous ces sauveurs de pacotille, et Alice persistait à ne pas réagir, imperturbable. Tant et si bien que peu à peu, le niveau de vie de Wonderland se dégrada, et de plus en plus d’habitants se retrouvèrent dans la rue à mendier pour quelques pièces qui n’arrivaient jamais. Choqué par cela, un groupe de gens se réunit, grognant d’abord à mi-voix qu’Alice n’était qu’une gêneuse, qu’il aurait mieux valu l’éliminer, avant de s’enorgueillir en voyant de plus en plus de personnes rejoindre cet avis et de le clamer haut et fort dans la rue. L’échiquier géant était né. Immédiatement, des têtes influentes, des membres du jeu de carte par exemple, rejoignirent le mouvement et s’en portèrent garant, lui évitant tout problème de justice. Dans les esprits des principaux instigateurs de ce mouvement se grava un seul but : éliminer Alice – la tuer, tout simplement. Et à nouveau, les originaux tels que le Chapelier Fou et Cheshire prirent la parole, rappelant qu’à leurs yeux, ils n’étaient que des pions du rêve d’Alice, et que la tuer revenait à tous les tuer …
Au fond, qui a raison ? Quelle est la meilleure solution ?
Bien heureux celui qui pourra le dire …
CONCEPT (c) MOCERINO POUR TRICKY PARADISE.
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♥ Le jeu de carte.Grandiose, sublime, riche et influents, le jeu de carte est le nom donné ironiquement par les habitants de Wonderland aux princes, princesses, barons et autres ducs de Wonderland. Contrairement à ce que laisse penser l'oeuvre de Lewis Carroll, le pays merveilleux regorge d'une noblesse qui se tire dans les pattes - comme tous ceux qui ont du pouvoir, avouons-le - riche et somptueuse. Certains artistes viennent les voir en espérant faire d'eux des mécènes, les prisonniers demandent parfois leur aide dans leur procès ... Les quatre familles de nobles les plus connues et influentes sont la famille de coeur, qui est la plus puissante, la famille de trèfle, la famille de carreau et la famille de pique.
♣ L'échiquier géant.Lorsqu'Alice arriva et que des sommes démesurées furent dépensées pour la tirer du sommeil, un groupe de personnes mécontentes se créa, prenant le nom d'échiquier géant. Désormais influent et appuyé par des membres du jeu de cartes, l'échiquier vise à tuer Alice pour reconquérir la liberté qu'il juge perdue.
♠ Les contestataires.Comme l'annonce leur nom, ce sont les ... contestataires. Mais qu'est-ce qu'ils contestent, me direz-vous ? Les idéaux de l'échiquier, tout simplement ! Pour eux, Alice rêve du Pays des Merveilles et ils ne sont que le bruit de son imagination - la tuer ou la réveiller serait équivalent de les tuer, eux tous, les citoyens de ce paradis tordu ...
♦ Les habitants de Wonderland.Ce sont tout bêtement les habitants lambdas de Wonderland. Ils vivent leur vie, sans se soucier de la politique pour beaucoup, et se comportent en dociles moutons tant qu'on ne les brusque pas trop. Le peuple, tout simplement.